Histoires perchées : Anecdotes d’un couvreur en action
Histoires perchées : Anecdotes d’un couvreur en action
Blog Article
Travailler sur les toits, c’est bien plus qu’un simple métier. C’est une aventure quotidienne où chaque jour apporte son lot de défis, de surprises et de moments inoubliables. Entre la météo capricieuse, les clients aux exigences insolites et les imprévus en altitude, voici quelques anecdotes qui illustrent la vie d’un couvreur.
Le matin où tout a commencé de travers
Parfois, il y a des jours où on aurait mieux fait de rester au lit. Un matin, nous avions rendez-vous pour refaire la toiture d’une vieille bâtisse en pleine campagne. En arrivant sur place, un premier détail nous met la puce à l’oreille : l’échelle était introuvable.
Le propriétaire, un homme âgé à l’humour pince-sans-rire, nous a regardés en souriant :
— « Ah oui, c’est vrai… je l’ai prêtée à mon voisin hier ! »
Sans échelle, impossible d’accéder au toit. Nous avons dû attendre que le voisin revienne… une heure plus tard. Une fois installés en hauteur, nous avons réalisé que l’ancienne couverture était encore plus abîmée que prévu. Des morceaux d’ardoise se décrochaient sous nos pieds, rendant le travail périlleux.
Finalement, après une journée d’improvisation et de patience, nous avons réussi à bien avancer. Mais ce jour-là, nous avons appris une chose essentielle : toujours apporter son propre matériel, quoi qu’il arrive.
La mésaventure du couvreur volant
Si on aime travailler sur les toits, ce n’est certainement pas pour le frisson des chutes ! Mais parfois, la gravité nous rappelle brutalement à l’ordre.
Un jour de grand vent, nous devions poser une bâche de protection avant une grosse averse annoncée. Mon collègue, un gars costaud mais confiant, s’est chargé de la dérouler. Mais au moment où il l’a soulevée, une rafale a pris la bâche comme une voile de parachute… et l’a presque emporté avec elle !
On l’a vu basculer en arrière, retenu de justesse par son harnais. Plus de peur que de mal, mais une sacrée leçon : même les objets les plus anodins deviennent dangereux à plusieurs mètres du sol.
Depuis ce jour, quand on annonce du vent fort, on double les précautions… et on s’accroche bien !
Le chat perché
Les toits ne sont pas seulement notre terrain de travail. Ils servent aussi de refuge à quelques intrus inattendus.
Sur un chantier en ville, nous étions en train de déposer de vieilles tuiles quand nous avons entendu un miaulement plaintif. Après quelques secondes d’observation, nous avons repéré l’origine du bruit : un chat, coincé sur une poutre sous la charpente.
Le plus étrange, c’est que la maison était inoccupée depuis plusieurs jours. Comment avait-il atterri là ? Mystère.
Avec un peu de patience et quelques morceaux de sandwich, nous avons réussi à l’attirer vers nous et à le descendre en douceur. Le voisin d’en face nous a alors reconnus et s’est exclamé :
— « Mais c’est le chat de la vieille Madame Durand ! Elle le cherche depuis deux jours ! »
Une fin heureuse pour tout le monde… sauf peut-être pour le chat, qui n’avait pas l’air pressé de quitter son perchoir.
Le client bricoleur en détresse
Certains propriétaires aiment mettre la main à la pâte. Mais parfois, le résultat est… surprenant.
Un jour, un homme nous a appelés en urgence. Il avait essayé de réparer son toit lui-même après une tempête, mais il n’était pas allé plus loin que le premier rang de tuiles avant d’abandonner.
En arrivant sur place, nous avons découvert son œuvre : une bâche en plastique maintenue par… des briques de jardin.
— « J’avais pas de clous sous la main… » a-t-il avoué, un peu penaud.
Heureusement, nous avons rapidement remis son toit en état. Mais il a conclu la journée avec une bonne résolution : « La prochaine fois, j’appelle directement les pros ! »
L’orage qui a failli tout emporter
Les couvreurs apprennent vite à surveiller la météo. Un jour, nous travaillions sur une maison en pleine rénovation lorsqu’un orage imprévu a éclaté.
En l’espace de dix minutes, le vent a redoublé d’intensité et la pluie s’est mise à tomber à verse. La toiture à moitié démontée n’offrait aucun abri, et nous avons dû descendre en urgence.
Depuis la voiture, nous avons observé impuissants les bâches s’envoler et les outils manquer de s’éparpiller.
Le lendemain, il nous a fallu nettoyer et reprendre une partie du travail. Une vraie leçon : en montagne ou en plaine, la météo ne pardonne pas.
Le chantier hanté
Certains chantiers ont une atmosphère étrange.
Un jour, nous avons été appelés pour refaire le toit d’un ancien presbytère. Dès notre arrivée, le lieu nous a semblé… particulier. Un silence pesant, une sensation étrange.
Alors que nous travaillions, un collègue a affirmé avoir entendu des bruits de pas à l’intérieur du grenier. Sauf que la maison était vide.
Nous avons d’abord plaisanté :
— « Les fantômes veulent qu’on refasse leur toiture gratuitement ? »
Mais plus tard, un volet s’est refermé brusquement, sans qu’aucun vent ne souffle.
Nous avons fini le chantier sans plus d’incidents, mais nous sommes repartis avec une drôle d’impression. Fantôme ou simple coïncidence ? On ne saura jamais.
Conclusion
Le métier de couvreur toiture, c’est une vie faite d’imprévus, de défis et de moments mémorables. Entre les conditions météorologiques capricieuses, les animaux intrépides et les clients pleins de surprises, chaque journée est unique.
Travailler sur les toits, c’est un mélange de technique, de prudence et d’adrénaline. Mais au-delà du danger et des anecdotes, il y a une satisfaction immense : celle de protéger les maisons, d’offrir un abri sûr et de contempler le monde d’un point de vue que peu de gens ont la chance d’expérimenter.
Après tout, qui peut dire que son bureau est aussi vaste que le ciel ?
Report this page